Grenoble sous nos antennes
L’Association Départementale des Radio Amateurs au service de la SEcurité Civile (ADRASEC38) est une association, de loi 1901, créée en 1985.
Notre association est affiliée à la Fédération Nationale des RadioAmateurs au service de la SEcurité Civile (FNRASEC).
Reconnue d’Utilité Publique
par décret en date du 15 octobre 2012
(JORF n° 0242 du 17/10/2012)
Agrément national de Sécurité Civile
Arrêtés du 13/12/2006 (JO du 10/01/07)
et du 05/06/2007 (JO du 22/06/07)
Nos missions
- Elles sont officiellement définies et découlent
- d’un décret et d’un arrêté du Ministère de l’Intérieur du 2 janvier 2019, ainsi que d’un agrément national de Sécurité Civile.
- d’une convention avec la Direction Générale de l’Aviation Civile pour des opérations de recherche d’aéronefs en difficultés ou disparus
- L’ADRASEC est mobilisable dans le cadre des plans ORSEC (Organisation de la Réponse de Sécurité Civile)
- Elles sont placées sous l’autorité :
- Sur le plan national, du Préfet de la Sécurité Civile. Notre fédération gère notamment la station du COGIC, Centre Opérationnel de Gestion Interministérielle de Crise, située Place Beauvau dans les locaux de la cellule de crises
- Sur le plan départemental par le Préfet ou son délégataire
- Elles peuvent inclure :
- La mise en place d’un réseau de radiocommunication supplétif ou palliatif lors d’une catastrophe naturelle ou technologique
- L’exploitation de systèmes de communication souterraine notamment de type NICOLA lors de secours spéléo
- Une recherche de balises de détresse lors de plans de Sauvetage Aéro TERrestre (SATER)
- Une participation aux Plans Particuliers d’Interventions (PPI) et Plans Communaux de Sauvegardes (PCS)
- Et plus généralement partout où les transmissions jouent un rôle important dans les secours.
L’ADRASEC38 et les secours spéléo
Article sur le système Nicola par Graham NAYLOR (SSSI), traduction française R. POUGET (ADRASEC38)
La recherche dans les techniques de communications souterraines est un défi relevé par les spéléos de France et de Grande Bretagne avec le concours des radioamateurs basés dans la région Grenobloise.
Le besoin pour une bonne méthode de communication entre la surface et le réseau souterrain fut cruellement mis en évidence dans l’été de 1996 quand Nicola Dollimore ( ndt :Nicola, prénom féminin anglais est l’équivalent de Nicole), bien connue des membres du club spéléo de l’université d »Oxford perdit la vie à cause de la rapide montée des eaux dans le réseau actif du Gouffre Berger (Vercors, FRANCE). L’équipe de surface fut absolument frustrée de ne pas pouvoir avertir l’équipe engagée dans le réseau souterrain de l’arrivée d’un énorme orage de pluie à cause du manque de moyens technologiques valables. Le développement de moyens de communications avec une équipe engagée sous terre n’aurait pas seulement aidé à avertir la surface de cet accident, mais aurait aussi procuré une véritable assistance aux équipes engagées sous terre pendant cette longue semaine de secours qui suivit. Cet à cette fin et pour rendre possible cette technologie que Nick Perrin, l’époux de Nicola, recueillit de l’argent à travers une fondation créée à la mémoire de Nicola Dollimore.
Le projet de communiquer entre la surface et le sous-sol fut lancé à la fin de l’année par l’étude d’un équipement permettant la communication vocale à travers 500m de roche (mesure adaptée aux profondeurs courantes) et aussi d’un équipement pour envoyer un simple message (par exemple d’alerte) vers un spéléo équipé d’un petit récepteur de type Alphapages Bip Bip.
L’Isère, département Français (préfecture Grenoble), s’est montrée particulièrement fertile dans le développement de ce système. Ceci n’est pas seulement dû à l’extraordinaire expérience et savoir faire de ses techniciens, (ce sont parmi les plus compétents ingénieurs en électronique de tous les départements de France, et en fait, beaucoup de technologies étudiées par des groupes travaillant ailleurs sur le sujet sont là, rassemblées et connues), mais également et surtout à cause de l’implication et de l’intérêt porté par l’équipe de sauvetage SSSI (Société de Secours Spéléo de l’Isère) pour les tests radio entrepris avec motivation par les radioamateurs locaux de l’ADRASEC 38 (Association Des Radioamateurs au service de la SEcurité Civile).
Un net besoin fut formulé pour augmenter la portée du Molephone (développé par Bob Mackin dans les années 70 et 80 et utilisé depuis des années en Isère) de 200 m au-delà de 500m.
Un séminaire technique pendant un week-end de janvier à Crolles réunit plusieurs experts de tous les points d’Europe pour faire l’état des travaux sur cette technologie. Une équipe venue de Suisse (Felix Ziegler, Christian Ebi et Jacques Hurni) impressionna tous les présents avec les performances de leur équipement utilisant les courants telluriques au lieu des boucles magnétiques utilisées classiquement par des équipements tel que le Molephone. Les membres représentants du CREG (The British Cave Reserch Association interest group) concerné par l’utilisation d’électronique et de radio sous terre, fit la démonstration d’un émetteur/récepteur à bande latérale unique développé par John Hey et opérant sur 87 KHz. Dans les jours suivant ce rassemblement, la décision fut prise de construire une paire de ces appareils sur la base de l’appareil réalisé par John Hey en utilisant un amplificateur de puissance HF modifié pour piloter un transformateur élévateur de tension (de 1 à 300 V) nécessaire à l’injection du courant HF dans le sol.
Les premiers tests au Gouffre Berger ont permis une transmission à la cote -640 m (salle Saint Mathieu) à travers 500 m de roche, toutefois la réception en surface fut moins bonne qu’en sous sol à cause des bruits atmosphériques (parasites) qui perturbent souvent la réception à basse fréquence. Cet exploit fut considéré comme un grand succès car ce point du réseau est vraiment significatif, juste avant « les Couffinades », la partie après laquelle il y a le plus de risques de crues, cela permettrait ainsi une communication avec la surface avant de s’engager dans la partie aquatique du réseau.
Dans l’été, pendant la conférence de l’UIS en Suisse, les experts en communications souterraines du monde entier se réunirent encore, cette fois-ci avec d’autres experts venant du Canada (Ian Drummond), d’Amérique (Franck Reid), et d’Australie (Neville Michie et Mike Lake). Cette conférence à MUOTATHAL prés du gouffre du Holloch, fut un stimulant pour de vives discussions et une nouvelle impulsion pour les développements. Les tables à dessins étaient encombrées de nombreux schémas et beaucoup d’essais furent réalisés pour comprendre pleinement la transmission d’un signal à travers la roche. Il y eut toutefois trois points principaux sur lesquels les recherches furent concentrées.
1 – Le positionnement des électrodes à travers lesquelles le courant est injecté, (avec de longs piquets de tente comme pieux…), est vraiment critique pour une bonne transmission.
2 – Le type des strates géologiques et leur orientation par rapport à la direction de propagation affectent énormément l’efficacité de la transmission.
3 – Pour ces basses fréquences utilisées pour ce type de transmission, il y a une contribution significative des parasites atmosphériques au bruit de fond, particulièrement la nuit et l’été.
Deux autres unités ont été construites par l’ADRASEC 38, réalisation beaucoup plus industrielle que les prototypes, pour être utilisées dans les opérations de secours spéléo en Isère.
Des essais supplémentaires des radios prototypes du système Nicola ont été réalisés par la suite, (et qui furent montrés à la télévision sur France 3), pour démontrer la faisabilité des communications au-delà de 800m au coeur de la Dent de Crolles, depuis les deux entrées, le Trou du Glaz et le Guiers Mort. Ce fut encore une étape significative qui démontra les possibilités de communication entre n’importe quel point du complexe réseau d’un total de 55 kilomètres de galeries, entre l’entrée et la sortie de la traversée classique .